Avant d'être un registre stylistique, la couture c'est surtout le
fait main. Alors que les collections haute couture printemps-été 2000 débutent à Paris, dans les boutiques, les modèles du prêt-à-porter se mettent déjà en place. Sur les cintres, chez Onward-Kashiyama, Maria Luisa ou Colette, ce qui frappe cette saison, outre la couleur, ce sont les décors bricolo, broderies de fleurs naïves sur les robes new-look de Yohji Yamamoto, fanions déchiquetés sur celles de Martine Sitbon, pin-up esquissées à gros points sur les modèles de Chloé et animaux en patchwork chez l'Anversois Bernhard Willhelm. Des motifs faits main qui personnalisent des vêtements plutôt classiques. On parle de custom. Un mot hier encore réservé aux jantes alu des Renault Fuego Turbo; une appellation aujourd'hui synonyme d'avant-garde vestimentaire. Après le rouleau compresseur du marketing minimaliste, l'individualisme redémarre à fond. Les enjolivures de la haute couture déteindraient-elles sur le prêt-à-porter?
Couture, prêt-à-porter, les frontières semblent de moins en moins définies, de plus en plus perméables. Célèbre pour avoir bousculé l'institution française qui a fait leur renommée, Viktor & Rolf ne défilent pas cette saison. «Nous avons trouvé une entreprise qui fabriquera et distribuera un prêt-à-porter à notre griffe, nous nous réservons pour février mais n'excluons pas de revenir à la couture prochainement», explique le célèbre duo hollandais. A l'inverse, une autre pionnière de la mode arty, F