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Libération

Le temps trouvé. Autour d'une exposition pluridisciplinaire, le nouveau Beaubourg explore l'idée du temps sous toutes ses formes.

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publié le 15 janvier 2000 à 21h57

Prendre le temps, perdre son temps, avoir le temps, arriver à temps"

les formules s'égrènent qui parlent du temps et l'accommodent à toutes les sauces. Cette obsession, à la fois intemporelle et particulièrement actuelle, Daniel Soutif, directeur du département du développement culturel de Beaubourg, tente d'en rendre compte dans une exposition qui renoue avec l'esprit des Immatériaux de Jean-François Lyotard. Etant donné que rien n'échappe au temps, l'entreprise risquait de virer à la gageure. Son parti pris permet d'éviter cet obstacle. D'abord, proposer une réflexion, de type philosophique, sur la notion ou le concept de temps, depuis la préhistoire jusqu'à nos jours. Ensuite, découper le parcours en douze stations, chacune d'entre elles concentrée sur un thème ou un motif, depuis le ciel jusqu'à l'avenir, en passant par les calendriers, les mémoires ou encore l'irréversibilité. Sur ces deux appuis, épistémologique et pédagogique, le visiteur est invité à circuler dans un labyrinthe aux parois diaphanes qui, à l'inverse de celui de Minos, le conduit à renouer le fil du temps.

Le jour et la nuit. D'emblée, l'expérience se scinde en deux pôles distincts. L'entrée est lunaire. Elle donne accès au monde de la nuit. La sortie, qui la jouxte, est solaire. Elle ouvre sur la lumière du jour jusqu'à l'aveuglement. En introduction donc, les cinq sections en marbre de la Luna de Luciano Fabro, un nocturnal romain du XVIe siècle, un calendrier lunaire du paléolithique supérieur, un ast