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Libération

Mort du producteur Alain Poiré

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publié le 17 janvier 2000 à 21h55

Alain Poiré s'est éteint dans la nuit de vendredi à samedi, à 82

ans. «Le sauveur de Gaumont», c'est ainsi qu'on l'avait surnommé dans les années soixante-dix: Nicolas Seydoux, repreneur de la firme historique, la mettait alors, avec Daniel Toscan du Plantier, au service d'une ligne de production ambitieuse (jeune cinéma et grands auteurs de prestige) qui, dans un premier temps, revalorisait mieux l'image de la Marguerite que son portefeuille. A la tête de Gaumont International, filiale relativement autonome, Poiré faisait figure de vieux de la vieille face à ce tandem de bleus intellos dont les échecs faisaient ricaner la galerie et remplissaient les salles en produisant le Retour du grand blond, la Gifle, Un éléphant ça trompe énormément, le Guignolo, la Boum, la Chèvre, etc. Jusqu'au Dîner de cons, plus grand succès français de l'année 1998, et au Placard, le prochain film de Francis Weber sur lequel il travaillait encore le mois dernier.

Indissociable de l'histoire de la Gaumont, qu'il avait intégrée en 1938, sa carrière a été marquée par plus de 250 films (y compris Un condamné à mort s'est échappé, Caroline chérie, Cent mille dollars au soleil, Oscar). Elle restera emblématique d'un certain courant (comique) du cinéma populaire. Dans un livre de souvenirs paru en 1988, 200 films au soleil, Alain Poiré évoquait une trajectoire professionnelle, guidée, disait-il, par un double et inébranlable principe: le respect du public et le refus de l'ennui. Officier de la Légion d'ho