Menu
Libération
Critique

Opéra. Le chef d'orchestre australien donne sa version de Mozart.Cosi fa Mackerras Cosi Fan Tutte Opéra bouffe en deux actes (1790), livret de Da Ponte, dir mus. Sir Charles Mackerras, m.s. Ezio Toffolutti. Ce soir à 19 h 30, les 20, 24, 27, 30/1, et les 2, 5 et 7/2 au Palais-Garnier. Loc 08 36 69 78 68

Article réservé aux abonnés
publié le 17 janvier 2000 à 21h55

Un chef exemplaire dirige ce soir Cosi Fan Tutte à Garnier. Rares

sont ceux qui l'identifient à la révolution musicologique baroque, alors qu'il a été déterminant dans la redécouverte de Haendel. On connaît surtout ses versions de référence des opéras de Janacek chez Decca, révélées sur la scène du Sadler's Wells Opera ­ le futur English National Opera. Ses Mozart divisent ­ tempi alertes, rythmes pointés sèchement: Charles Mackerras fait du son baroque, incisif et brillant, avec des orchestres modernes, et cela déconcerte. «Au début, les Wiener Philharmoniker se disaient: "Il ne s'imagine tout de même pas qu'il va nous apprendre à tenir notre archet dans Mozart''" Maintenant ils m'engagent régulièrement», confie le chef.

L'école Bruno-Walter. Né en 1925 dans l'Etat de New York, Charles Mackerras arrive à l'âge de trois ans en Australie. Les musiciens majeurs partant au front, il se retrouve, adolescent, premier hautboïste de l'Orchestre symphonique de Sidney. Ses premières fascinations: Toscanini et Furtwängler. Le premier pour sa fidélité au texte beethovenien, le second pour la ferveur religieuse de ses Brahms et Beethoven. Beaucoup de chefs viennent à Sidney, et Mackerras découvre Walton et Dvorak grâce à George Szell, et succombe à la poésie de Bruno Walter.

Après-guerre, ne trouvant pas un seul poste de chef en Angleterre, il décide d'aller étudier à Prague auprès de Vaclav Talich. C'est lors de cet épisode tchèque qu'il découvre Janacek. «A l'époque, ils ne voulaient plu