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Critique

Ultramoderne attitude

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Exposition. Ambitieuse mais déroutante rétrospective du MoMA de New York sur les débuts du siècle.
publié le 17 janvier 2000 à 21h55
(mis à jour le 17 janvier 2000 à 21h55)

«Je ne refuse pas de raconter une histoire, mais je veux parvenir, comme le proposait Paul Valéry, à donner la sensation sans encourir l'ennui d'avoir à la communiquer.» Cette remarque de Francis Bacon que John Elderfield, conservateur en chef du Museum of Modern Art (MoMA) de New York, a placée en exergue d'un des essais de ModernStarts, catalogue de l'exposition du même nom, résume le défi que s'est lancé le prestigieux musée pour inaugurer le XXIe siècle. Il s'agit à la vérité de trois expositions (respectivement Gens, Lieux et Choses) en une méga-exposition. Laquelle n'est, elle-même, que la première (couvrant la période 1880-1920), d'une série de trois superexpos qui se succéderont tout au long de l'année 2000. ModernStarts sera suivie de Making Choices (1920-1960) et de Open Ends (1960-2000). Après quoi, le MoMA, ayant balayé un XXe siècle dont ses créateurs lui avaient donné pour mission de chroniquer l'art, fermera ses portes pour changer de visage. Le projet de rénovation et d'agrandissement du musée par le Japonais Yoshio Taniguchi ne sera pas achevé avant 2004.

Puzzle géant. C'est déjà une bonne raison d'aller se gorger d'émerveillement au spectacle des chefs-d'oeuvre accumulés par la plus importante collection d'art moderne de la planète: des Demoiselles d'Avignon de Picasso à la Leçon de piano de Matisse, en passant par la Nuit étoilée de Van Gogh, le Balzac de Rodin, et plus de 320 autres tableaux, photos, sculptures, dessins ou objets qui parsè