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Libération

Arles, tribune de la world.Le Forum européen des musiques du monde vient de s'y tenir.

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publié le 18 janvier 2000 à 21h53

Une heure du matin. Dans l'arrière-salle du Cargo, le club branché

d'Arles, une joyeuse bande vocalise ses retrouvailles. Jan Maria Carlotti, inspirateur et maître à penser de la jeune garde occitane, a l'air tout juste sorti de son champ (de vignes): chemise défaite, moustache en bataille, c'est lui qui mène le chant, soignant l'intonation, la couleur de terroir à sa manière inégalable. Attablée à ses côtés, comme par un dimanche du temps passé, se presse la nouvelle génération: Manu Théron (Gacha Empega), Dupain, Fatche d'eux" Miqueu Montanaro (du groupe Vent d'est), attiré par le son, tire une chaise et se joint à la fête avec son galoubet. Les voix dominent le vacarme, habituées à se passer de micro: pour ces joyeux drilles, chanter est beaucoup plus qu'un métier, c'est une passion. Les mânes des ancêtres arlésiens doivent jubiler: qui aurait dit, il y a vingt ans, que revivraient ces répertoires d'église, de métiers, de troubadours? A Arles, le terme «world music» est particulièrement mal approprié à une scène ostensiblement locale. A moins qu'elle n'en soit l'ultime aboutissement: «L'universel, dit Manu Théron, c'est ce qui est à ma porte.»

Phénomène de société. En choisissant Arles pour sa première assemblée générale du millénaire, le Forum européen des festivals des musiques du monde (EFWMF) rendait hommage à cette renaissance, ainsi qu'au festival «Sud à Arles» qui a su s'en faire la vitrine. Mais tous les festivals n'ont pas la chance de pouvoir s'appuyer sur un mouv