Loin des sirènes du marketing classique, l'Auditorium du Louvre
profite de sa modeste capacité de 400 places pour faire découvrir des jeunes solistes et chambristes. On n'a pas oublié l'intense programme Beethoven, Penderecki et Chostakovitch donné la saison dernière par le violoncelliste munichois Daniel Müller-Schott et son pianiste Robert Kulek. Ni la violoniste israélienne Keren Tannenbaum, inconnue avant le récital (Mozart, Sarasate, Elgar) qu'elle donna jeudi dernier, et qu'on place désormais bien au-dessus de Sarah Chang et Hilary Hahn, établies auprès du public par des campagnes promotionnelles de choc.
Masterclasses. Ce soir, place à Maris Gothoni, né le 23 février 1979 à Berlin et fils de Ralph Gothoni, dont le Schubert léger et lumineux est de réputation planétaire. Jusqu'à l'âge de 7 ans, Maris se passionne surtout pour Joyce et Celan. Dans la campagne finlandaise où il grandit, il travaille son piano seul, après y avoir été introduit par son père, puis par Matti Raeqallio. Ce goût génétique de la précision, de la clarté et d'une poésie discrète, il le cultive en écoutant les disques de Michelangeli et Carlos Kleiber. Pour la profondeur analytique, et l'exploration radicale d'une oeuvre dans tous ses détails, il avoue une dette à l'égard de Sokolov.
Maris Gothoni est peut-être concentré et rationnel, mais rien de ce qui est musical ne lui est étranger. Aux conservatoires dévolus à l'apprentissage de la tradition classique et romantique, et aux concours sanctionnant