Il y a trois ans presque jour pour jour, une projection de l'Aurore
de Murnau, au Silent Movie Theatre de Los Angeles, n'avait pu avoir lieu en raison d'une fusillade choquante durant l'entracte, qui laissait son propriétaire, Laurence Austin, mort sur le carreau. Austin était en train de compter la recette de la soirée.
Manières cavalières. L'enquête de la police (Libération des 8 et 9 août 1997) révéla plus tard que Christian Rodriguez, le malfrat qui s'enfuit avec la caisse, avait été commissionné par le projectionniste et amant cupide d'Austin, James Van Sickle. Les deux hommes purgent actuellement une peine de prison à vie. La projection de l'Aurore, qui aura lieu mercredi et jeudi soir, sera donc une sorte de célébration, honorant d'une part la victime et de l'autre la résurrection du légendaire établissement sur Fairfax.
L'événement est d'autant plus étonnant que de graves doutes pesaient sur l'avenir de cette salle presque entièrement dédiée au cinéma muet, fondée dans les années 60 par John Hampton. A la mort de celui-ci, le flamboyant Laurence Austin avait repris la salle, s'attirant à la fois la gratitude des malades du nitrate et les critiques de ceux qui trouvaient ses manières un brin cavalières, notamment à l'égard de la veuve Hampton, remisée dans une maison de retraite après lui avoir cédé l'affaire pour un dollar symbolique. Austin s'était également montré douteux concernant la vente des collections de films amassées par Hampton, un ancien projectionniste. Pou