L'argument est des plus flous. Déplié en sept axiomes, il stipule:
«Le Mobile de Movies est le mouvement. Movies véhicule son propre cinéma. La vie mouvementée de Movies est émouvante. Même sans mobile apparent, Movies existe. Les limites de Movies sont comprises entre moins l'infini et plus l'infini. Quel que soit un mouvement de Movies, il existe un mobile correspondant. Movies est un ensemble non vide.» On se croit revenu au temps où il était de bon ton de manier les concepts pour en faire du conceptuel. Mais certains eurent la bonne idée de s'en amuser. Ce qui n'est pas le cas ici.
Du décor imposant aux danseurs modèles, tout est incroyablement sérieux, pour ne pas dire prétentieux, jusqu'aux textes qui irriguent la pièce et dont la présence veut sans doute signifier que la danse fait oeuvre commune avec le texte, l'image, bref que le spectacle est interdisciplinaire. Ce qui tendrait à repousser les limites de chacune des disciplines. Mais non. La danse est repliée sur la gestuelle avec des phrases chorégraphiques assez simples qui jouent sur la répétition et la variation. Les arts plastiques sont cantonnés dans leur fonction de décor. La scène est un carré délimité par d'immenses structures de Plexiglas, «hommage au peintre Mondrian». Elles laissent passer la lumière ou servent d'écran pour quelques projections. Ce n'est ni laid ni intéressant, comme d'ailleurs «l'acte pictural» une danseuse macule le Plexi qui referme le spectacle.
Les textes ne changent rien à l'af