«Jusqu'au bout, tout donner pour y croire, y croire encore un peu»"
«J'ai perdu l'homme de ma vie" Demain je m'en remettrai, mais je ne serai plus amoureuse»" «Comment on fait pour vivre normalement quand on sait dès le début qu'il y a la mort?»" «L'amour est un pic à glace qui se plante dans le front»" Sur un fond sombre de palissade, il y a là Nadège, Monique, Kate, Estelle et Charlette. Cinq femmes qui arpentent le plateau nu, se croisant ou s'apercevant plus qu'elles ne se rencontrent, figées tour à tour sous la lumière pour dire leur désarroi, confidences coupées en tranches ou coups de gueule pour affirmer combien l'existence est rude. Surtout sans travail, ni toit, ni argent, ni ami. Car toutes, indépendamment de leur âge (de la vingtaine à la soixantaine) ont en commun d'être en situation d'échec, économique, social et, plus encore, affectif. Avec comme principale bouée de sauvetage, le souvenir des jours heureux, à voir grandir dix enfants dans la maisonnée, ou à fréquenter en été les restaurants de la Côte d'Azur. Mais depuis" Parricide, viol, chômage, tentative de suicide, veuvage" Ecrire que la condition féminine selon Nathalie Akoun à la fois auteur, metteur en scène et interprète ne baigne pas dans la félicité relève de l'euphémisme. Pourtant, derrière ce qui, de prime abord, pourrait n'être qu'une somme déprimante d'expériences désastreuses complaisamment déballées, transparaît une certaine distanciation, poésie du cocasse et onirisme bancal («caraxien»?) où