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Libération
Critique

«Comme on a dit», bien entendu.

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Le deuxième album des Louise tient sa route folk/rock.
publié le 21 janvier 2000 à 21h30
(mis à jour le 21 janvier 2000 à 21h30)

En vitrine, sur fond noir, on a reconduit le dessin enfantin à la fois précis et naïf de cette fille qui donne son nom au groupe; mais Louise a grandi (15-16 ans?), si l'on en juge par son anatomie. A l'intérieur, l'agencement a lui aussi évolué, naturellement, plutôt qu'il n'a été bouleversé. Même quatuor soudé devant (Gaëtan Roussel/guitare-chant, Arnaud Samuel/violon, Robin Feix/basse, Alexandre Margraff/batterie). Et, derrière, même paire anglo-saxonne à la réalisation: Warren Bruleigh et surtout Gordon Gano, ange tutélaire auréolé de sa légende de Violent Femmes (groupe américain sans qui Louise Attaque n'aurait peut-être jamais été à ce qu'il est).

A première vue, le second Louise Attaque, écrit d'octobre 1998 à juin 1999 et enregistré en quatre semaines automnales dans la campagne anglaise, ne devrait guère insécuriser les millions d'auditeurs conquis aux charmes erratiques du premier. Le choix en ouverture de Qu'est-ce qui nous tente? pour matérialiser les retrouvailles n'a évidemment rien de fortuit; assenant ceci: «Faut pas s'laisser gagner par l'euphorie/ De croire que l'on est un homme important». Difficile de faire plus explicite: ce n'est pas parce qu'ils ont décroché la lune que les quatre garçons vont se prendre pour le nombril du monde, sur lequel ils continuent de porter un regard âpre, scrutant des relations en lambeaux où l'incommunicabilité le dispute à l'égoïsme: «Tu penses quoi, toi?/ Tu dis rien» (Tu dis rien), «On pense à soi souvent/ On pense qu'à so