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Libération
Critique

Après «Kirikou», Michel Ocelot magnifie le théâtre d'ombres. Six contes en silhouettes. Princes et Princesses, film de Michel Ocelot. 1 h 10

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publié le 26 janvier 2000 à 21h40

«Si j'étais une princesse" Et moi un prince" J'aurais les plus beaux

des diamants du monde: un diadème comme mon arrière-grand-mère. Et, moi, le casque de mon arrière-arrière-grand-père pour te conquérir.» Deux enfants, fouillant dans les reliques familiales, prolongent leurs jeux dans les coulisses d'un cinéma pas encore reconverti en parking. Leur complice, un vieil opérateur qui hante encore sa cabine de projection (aménagée en cabinet des mirages par la magie de l'informatique), les aide à se déguiser et à improviser diverses histoires d'un prodigieux petit théâtre d'ombres dont ils sont les héros. D'emblée, la Princesse des diamants, dont les pierres précieuses se sont dispersées dans une prairie en proie aux sortilèges, invite ses soupirants, à leurs risques et périls, à les récupérer. «Et si j'étais une reine toute-puissante et impitoyable?»

Enchantement. Troquant les atours de prince pour les oripeaux d'un pauvre fellah transporté il y a 4 000 ans au temps de Néfertiti, ou propulsé en l'an 3000 dans les arcanes de la Reine cruelle, le spectateur demeure sous le charme. D'autant qu'après l'éprouvante attaque d'un château féodal par des hommes en armes, la sorcière, en butte à leur fureur, loin de concocter d'infâmes breuvages empoisonnés, ne songe qu'à mitonner de délicieux potages aux poireaux! A peine a-t-on le temps de reprendre haleine, nous voilà repartis au pays du Soleil-Levant (jusqu'au sommet du mont Fuji dans le sillage d'Hokusai), un véritable enchantement da