Une femme d'extérieur est sortie. Pas pour des clopinettes. Pour
acheter des allumettes et embraser la critique (en pâmoison devant l'«émotion», nous compris, du moins pendant une heure). Profitons-en pour prendre des nouvelles de son monde intérieur: le cinéma français pas-con-et-de-qualité, maison de campagne aux poutres apparentes, où, paraît-il, on mange mieux qu'ailleurs, mais dont parfois on aimerait la bouffe de terroir un peu plus inventive.
Dans l'assiette de Christophe Blanc, une brindille en femme-femme: Françoise, autrement dit la Jaoui! Blanc aime beaucoup sa femme d'extérieur. C'est sa première créature de cinéma. Avant, il avait échafaudé des plans sur d'autres modèles d'hystériques en cheveux: Wanda ou Gena, toutes sous influence cassavétienne, toutes filles de Loulou. A Françoise, il a offert un joli manteau rouge très Fiona Thompson perdue dans Manhattan. Et comme ça elle a pu sortir acheter des allumettes. Des allumettes à consumer vite. Et alors? Alors, l'extérieur nuit (à la santé, au mental) mais ne jouit pas (crise de tétanie, pas une partie de plaisir). En revanche, il Jaouit (Agnès) beaucoup. Presque trop.
Quarante ans et plus, larguée pour une jeune mocheté, habitant le Nord, torchant trois gosses tout en travaillant comme infirmière, renvoyée par son Riaboukine de mari à son seul rôle de mère, cette femme du dehors fait un retour de flamme, dans un café, dans une boîte ou une salle de sport. Come-back en terre sexuelle brûlant (la cervelle et le reste