Cannes envoyé spécial
Krzysztof Penderecki célébré au pays de Boulez peut choquer, autant que de voir le public de Salzbourg applaudir debout une symphonie de Philip Glass. Mais Penderecki est aujourd'hui joué par les grandes formations symphoniques, «pas par des ensembles de musique contemporaine», comme il le rappelle lui-même. Le succès public de sa musique «sacrée», mais également des Tavener, Pärt et Górecki, est incontestable. Pourtant, durant son séjour au Midem, le compositeur ne parviendra pas à échapper au spectre de la vieille querelle «musique tonale ou atonale?». On le retrouvait au Majestic, plus à l'aise qu'imaginé dans la cacophonie des portables et l'agitation marchande: «Il y a des puristes de la vieille révolution sérielle, des compositeurs et des critiques qui continuent à trouver ma musique inintéressante. Ce n'est pas important. Dès le début de ma carrière, j'ai été populaire, le traître de l'avant-garde.»
La veille, il dirigeait la création française des Sept Portes de Jérusalem, sa septième symphonie «apocalyptique» monopolisant 200 musiciens et chanteurs, et nécessitant l'invention de gigantesques instruments à tuyaux joués avec des tapettes à mouches. De quoi permettre aux détracteurs d'évoquer le temps où Penderecki n'avait pas besoin de plus de quatre instruments.
Printemps de Varsovie. Né le 23 novembre 1933 à Debica (Galicie), de père avocat jouant piano et violon, l'enfant Penderecki est d'abord contraint de s'initier au premier instrument, avant