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Analyse

Stockholm accueille un forum sur l'Holocauste, la mémoire et l'éducation.

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publié le 27 janvier 2000 à 21h40

La mémoire est d'abord oubli. Elle revient comme parole des

revenants. Et elle prend finalement corps comme le miroir que nous tendons aux disparus. Le Forum international sur l'holocauste, la mémoire et l'éducation, qui s'est ouvert hier pour trois jours à Stockholm, se situe à une période charnière: au moment où les témoins ont commencé à disparaître. Plusieurs centaines d'intellectuels, personnalités et hommes politiques se penchent sur cette question: comment transmettre la mémoire de cet événement?

Ce forum paraît bien dépassionné par rapport aux deux conférences consacrées à la spoliation des juifs qui l'ont précédé à Washington. Il a l'avantage d'évoquer un bien ô combien précieux mais immatériel, car cette question de la spoliation et des réparations a fini par se brouiller au point qu'une presse insouciante évoque les «biens juifs» ou «l'or juif» sans voir l'horreur de ces termes.

Le Premier ministre suédois Göran Persson a livré un acte de contrition émouvant sur l'attitude de la Suède pendant la guerre (lire ci-contre). C'est lui qui est à l'origine de cette rencontre. Conçue au départ comme un simple colloque à trois (Suède, Etats-Unis et Grande-Bretagne), elle est devenue un objet hybride après que nombre de pays, dont la France et Israël, se furent étonnés de n'avoir pas été invités. Résultat: le colloque est écrasé par l'arrivée de 600 à 700 délégués de 45 pays (et autant de journalistes), dont une douzaine de chefs d'Etat ou de gouvernement. Conscient de la dif