Madrid, de notre correspondant.
C’est arrivé en douceur, sans qu’on s’en rende vraiment compte. Depuis le milieu des année 90, on a commencé à les fréquenter par curiosité, puis par habitude. C’est devenu un réflexe, une mécanique. On s’y vêt aujourd’hui de la tête aux pieds, comme auparavant on allait vider les vitrines de Kookaï ou d’Agnès B. L’«Armada espagnole» qui a déferlé sur l’Europe affiche des noms bien peu ibériques: Zara, Massimo Dutti, Springfield, Mango, Sintesis. Mais voilà, ces derniers sont devenus le «must», le chic à portée de toutes les bourses. Au total, une flotte de 2 400 boutiques réparties dans une cinquantaine de pays et souvent situées à des emplacements de prestige, qu’il s’agisse du Soho londonien, des Champs-Elysées parisiens ou des grandes avenues new-yorkaises. Le succès aidant, les marques espagnoles commencent à bomber le torse, persuadées d’avoir d’ores et déjà conquis en Europe le leadership de la mode intermédiaire. Il y a peu, José Aljaro, directeur financier du groupe Cortefiel, déclarait au quotidien El Mundo: «Le processus d’expansion de ces entreprises est très récent. D’ici cinq ans, si nous poursuivons cette progression internationale, l’Espagne sera la première puissance textile mondiale.» Référence. On n’en est pas là, bien sûr, mais les marques de la Péninsule ne manquent pas d’atouts pour y parvenir. La principale force de frappe: le rapport qualité-prix, quasiment imbattable au regard de la concurrence étrangère. Chez Springfie