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A. E. Van Vogt remballe sa science. Deux auteurs de SF rendent hommage à l'écrivain décédé, inventeur souvent décrié d'un univers où la science est le produit du désir.

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par Joseph ALTAIRAC et Gérard KLEIN
publié le 31 janvier 2000 à 21h34

La plupart des écrivains de science-fiction sont immortels, comme

les meilleurs de leurs héros. Certains, hélas, finissent par l'oublier et, du coup, meurent. Avec Alfred Elton Van Vogt, décédé mercredi dernier à 87 ans, c'est un des derniers grands maîtres de l'âge d'or de la SF anglo-saxonne qui disparaît.

Né au Canada le 26 avril 1912, d'origine hollandaise, il exerce toutes sortes de métiers. Puis la lecture en 1938 d'une nouvelle de John W. Campbell (1910-1971), directeur de la revue Astounding, le pousse assez tardivement à écrire. Très vite, il devient une des vedettes d'Astounding, qui publie son premier roman, A la Poursuite des Slans en 1940. Van Vogt quitte alors le Canada et s'installe à Los Angeles. Son chef-d'oeuvre, le Monde des non-A (1945), publié d'abord en feuilleton dans le même magazine, lui assure une célébrité qui dépasse largement le public spécialisé: en 1948, le roman est réédité par un éditeur prestigieux, Simon & Schuster. Il deviendra un best-seller mondial, traduit dans des dizaines de langues et tiré à des millions d'exemplaires.

Féru de dianétique. L'intérêt de Van Vogt pour les sciences, et surtout les pseudo-sciences de l'esprit, va cependant modifier le cours de sa carrière. Si la sémantique générale et la logique non aristotélicienne du comte Alfred Korzybski (1879-1950) exercent une influence positive sur sa créativité en lui inspirant le Monde des non-A, on ne peut en dire autant de la dianétique inventée par L. Ron Hubbard (1911-1986), fu