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Libération

Almodovar couronnéLe réalisateur rafle sept «goyas», les «oscars» espagnols.

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publié le 31 janvier 2000 à 21h33

Madrid de notre correspondant

Pedro Almodovar est de nouveau prophète en son pays. La cérémonie des «Goyas» ­ la version espagnole des «Oscars» ­ qui s'est déroulée samedi soir à Barcelone, a salué la réconciliation entre le cinéma espagnol et le metteur en scène castillan, après de longues années d'incompréhension et de bouderies réciproques. Son film Tout sur ma mère a en effet raflé à lui seul sept récompenses, dont celles du meilleur film, du meilleur réalisateur et de la meilleure actrice (l'Argentine Cécilia Roth). Escorté de son frère et producteur et de ses actrices phares, Almodovar avait fait le déplacement, lui qui, jusqu'alors, boycottait cet événement qu'il jugeait «partial et partisan». Le cheveu moins ébouriffé qu'à l'accoutumée, le costume chic, l'enfant terrible du cinéma espagnol débordait de décontraction, alors que les récompenses pleuvaient. Il fut le grand vainqueur, seulement talonné par Benito Zambrano, auteur d'un premier film, Solas, couronné de cinq «goyas» (lire ci-contre).

Tour à tour brillant et émouvant ­ lorsqu'il dédie la récompense à sa mère, récemment décédée ­ Almodovar s'est même permis de chahuter la salle et de faire clamer en choeur aux 1 700 invités un «happy birthday» à l'adresse du prince héritier Felipe, lequel présidait la cérémonie. La hache de guerre est donc enterrée: jusqu'à présent, le plus célèbre des réalisateurs espagnols n'avait glané que deux «goyas» au cours de sa carrière, en 1989, pour Femmes au bord de la crise de ner