Un disque de «disco punk» véhément, selon l'expression même du
groupe, gavé d'effets de sirènes, de sifflements, de larsens" Le sixième album de Primal Scream ressemble à une centrifugeuse qui échappe à tout contrôle. Dans la course à l'élaboration d'un rock électronique moderne, les Anglais viennent de marquer un point face à la concurrence Chemical Brothers, Death in Vegas ou Prodigy. Cela dit, Xtrmntr (Exterminator, dans la langue confuse de Bobby Gillespie) est également un album surproduit, aussi bluffant qu'irritant, aussi excitant que fatigant. Résultat, les rares morceaux où le tempo ralentit, comme Blood Money, un magnifique instrumental qui baigne dans un climat jazzy poisseux, sont d'autant plus attachants. Mais le sommet explosif est à l'évidence If they Move Kill'Em, un titre de l'album précédent des Primal Scream remixé par Kevin Shields, l'ex-gourou de My Bloody Valentine dont on est sans nouvelle depuis des années. Cette éjaculation psychédélique est sans doute le truc le plus puissant produit ces dernières années. Dédicacé à «Sam Peckinpah, John Coltrane, Ian Curtis et Rosa Luxemburg», ce qui résume parfaitement l'affaire, cet ovni unit l'afro-beat, le free jazz et le punk rock en un seul et même hurlement. Enregistré depuis deux ans, il a manifestement été la principale source d'inspiration du nouvel album.
Xtrmntr, confirme en tout cas que les fleurons de l'ex-écurie Création (le label d'Alan McGee qui vient de se saborder) semblent sortis du tunnel. L'oc