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Libération
Critique

Fisbach adapte la pièce d'Oriza Hirata à La Villette. «Tokyo notes», empire du silence. Tokyo notes d'Oriza Hirata, m.s. de Frédéric Fisbach, parc de La Villette, (01 40 03 75 75), lun-sam 20 h 30; places: 70 et 90 F; durée: 1 h 40. Jusqu'au 19 février.

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publié le 1er février 2000 à 22h30

Tokyo, 2004. Tandis que la guerre fait rage en Europe, le Japon, qui

a recueilli une partie du patrimoine artistique occidental, organise une grande exposition Vermeer. Tokyo notes, pièce d'Oriza Hirata très librement inspirée d'un film d'Ozu, met en scène vingt-deux personnages, tous visiteurs de l'exposition, qui se croisent et s'arrêtent dans un espace de repos (banquettes et cendriers) aménagé près des toilettes. Il n'y a pas d'intrigue à proprement parler, plutôt une suite d'instantanés, de photographies presque. Les scènes sont courtes, les dialogues succincts, souvent d'une grande banalité, ce qui leur donne parfois une portée comique. Révélation. La forme n'est pas surprenante pour un spectateur européen: on pense au théâtre de Botho Strauss, le Parc ou bien de Peter Handke, L'heure où nous ne savions rien l'un de l'autre. Très simple, la pièce est pourtant compliquée, à cause du nombre de personnages et parce qu'empreinte de tous les codes sociaux japonais. Traduite en 1998, dans le cadre de la manifestation «Du monde entier», organisée par le TGP de Saint-Denis, elle n'avait pas beaucoup attiré les metteurs en scène, jusqu'à ce que Frédéric Fisbach s'en empare pour une lecture qui ressembla à une révélation. Et qui marqua pour lui le début d'une aventure japonaise. Au printemps dernier, il a créé au festival de Toga et à Tokyo, en collaboration avec Ozira Hirata, une version japonaise de Nous, les héros, pièce de Jean-Luc Lagarce. Son scénographe (Emmanuel Clolus),