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Libération

L'intimité de Daniela affole le Chili.A Santiago, une actrice vit dans une maison de verre. Art ou peep-show?

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publié le 3 février 2000 à 22h28

Santiago de notre correspondant

Les marches de l'église des Augustines offrent le meilleur point de vue. Agglutinés derrière les grilles, des dizaines de badauds regardent une petite construction en verre installée sur un terrain vague. Seuls un mur ajouré et une rue étroite les séparent de cette oeuvre architecturale. Personne ne semble pourtant vraiment s'intéresser à ce concept novateur de maison transparente: la plupart des spectateurs guettent l'éventuelle présence de son unique occupante, une jeune actrice chilienne.

La douche plébiscitée. Daniela Tobar, qui participe au projet artistique «Nautilus», a emménagé voilà dix jours dans cette maison située en plein coeur de Santiago, à cent mètres à peine du palais présidentiel de La Moneda. C'est là qu'elle comptait vivre pendant une quinzaine de jours, partageant son quotidien avec les passants du centre-ville de la capitale. Mais sa première douche lui a été fatale. L'apparition de cette femme nue a provoqué un incroyable attroupement, plusieurs centaines de personnes s'étant réunies devant son «domicile» dans les heures qui ont suivi. Et beaucoup l'attendaient le lendemain, à l'heure de son réveil, dans l'espoir d'assister au même spectacle. Ce phénomène de masse aurait pu être anecdotique s'il n'était venu perturber le déroulement de l'expérience artistique: Daniela Tobar a rapidement dû renoncer à sortir de sa maison de verre sans la protection de la police, des passants la poursuivant dans la rue. Elle s'est ensuite