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Libération
Critique

Après la nomination controversée des deux directeurs du théâtre parisien. La folie de Chaillot. Le récit en coulisses de la succession de Savary.

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publié le 5 février 2000 à 22h26

L'annonce, vendredi 28 janvier, de la nomination de Dominique

Pitoiset et José Montalvo pour succéder à Jérôme Savary à la tête du Théâtre national de Chaillot à compter du mois d'octobre 2000, met-elle fin à plusieurs mois d'atermoiements et de spéculations? Ou bien, comme c'est probable, ne constitue-t-elle qu'une péripétie dans un feuilleton promis à d'autres rebondissements? Chaillot en a vu d'autres depuis 1920, année de l'inauguration par Firmin Gémier du Théâtre national populaire au Palais du Trocadéro. Démoli en 1935, le bâtiment est remplacé en 1937 par l'actuel Palais de Chaillot, qui au lendemain de la guerre abrite les premiers débats de l'ONU. Le TNP, dirigé par Jean Vilar, s'y réinstalle en 1951. Georges Wilson succède à Vilar en 1963. Cette période est celle de «l'âge d'or» du TNP. 2 800 spectateurs peuvent prendre place dans la grande salle, où le gigantisme le dispute au dépouillement. La mort de Vilar, en 1971, marque la fin d'une ère. Première salle de France. Le sigle TNP est décentralisé à Villeurbanne, et c'est d'un nouveau Théâtre national de Chaillot dont hérite en 1972 Jack Lang, directeur du festival de Nancy. La jauge de la grande salle est alors réduite de moitié, à 1350 places, ce qui en fait toujours la plus vaste salle de théâtre en France. Le projet Lang prévoit -déjà- un lieu interdisciplinaire «où des hommes d'expressions artistiques différentes travailleront en fonction d'un projet précis». Lang est remplacé en 1974 par André-Louis Perinet