On l'avait laissé à l'Olympia, au milieu d'écrans scintillants,
dirigeant depuis le piano un groupe multi-ethnique acoustique et électronique. Pendant deux heures, l'icône nippone des années techno-pop reconvertie musicien de cinéma (Le Dernier Empereur, Little Buddha") voyageait en images et sons au coeur d'un répertoire éclectique et brillant. Façon de fondu-enchaîné haute-définition entre haïku contemporains rappellant la formation durant les années post-sérialistes, jazzy-wave nuageux du dernier Sweet Revenge d'alors, ragga-dub de ghettos en ruine, sono mondiale de drugstore chic (le fameux Beauty de 1989 avec Youssou N'Dour, Iggy Pop et Caetano Veloso), et BO planétaires, le show Sakamoto hissait la pop à des sommets de raffinement. Six ans plus tard, l'éternel jeune homme presque quinquagénaire, partageant sa vie entre l'East Village de New York et le quartier de Roppongi à Tokyo, est de retour pour revisiter, seul au piano, anciens et nouveaux thèmes qui font le prix de ses deux derniers albums: Cinemage, enregistrement d'une tournée avec orchestre symphonique (sous la baguette de Yutaka Sado), et BTTB («Back To The Basis»), carnet de notes musical pour piano solo. Plus populaire encore que du temps de son Yellow Magic Orchestra (Energy Flow, extrait de BTTB, est resté n°1 pendant huit semaines au Japon), et meilleur musicien que jamais ( il suffit d'écouter El Mar Mediterrani, écrit pour la cérémonie d'ouverture des JO de Barcelone), Ryuichi Sakamoto nous reçoit pour