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Libération
Critique

«Carnivalé», où se télescopent les situations et les effets.Trop de jeu tue le jeu. Carnivalé de Deane Taylor, 1 h 12 (coproduction franco-irlandaise)

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publié le 9 février 2000 à 22h22

Quatre potaches et un chat de gouttière, coursés par deux galopins à

la sortie de l'école, trouvent refuge dans une vieille cabane juchée sur un ponton dominant la mer. Bientôt en proie aux mirages, ils ont la stupéfaction de découvrir un tout autre environnement en entrouvrant la porte de la bicoque. Le ponton, balisé de banderoles, prolongé de tréteaux chamarrés, s'est mué en vaste parc d'attractions. Roulez jeunesse! Les jeunots sont conviés par un bonimenteur (grimé comme Groucho Marx) à se plonger sans modération dans les réjouissances. Mais à force de tourner en rond, des autos tamponneuses à la galerie des glaces, des transes du train fantôme aux terreurs de la rivière enchantée, en passant par quelques simagrées de soeurs siamoises (des griseries plus répétitives qu'hilarantes), les visiteurs ­ et peut-être les spectateurs qui ne craignent pourtant pas, eux, d'être changés en pantins ni de finir en figures de manège ­ trouvent le temps long.

Outre une fameuse séquence du Pinocchio de Disney, on songe surtout au sulfureux safari développé plus récemment (sous la houlette de Tim Burton) dans le sillage d'un Roi des Citrouilles tellement plus tonique que les sortilèges vites éventés de ce si peu convaincant Carnivalé.

Précisons que cette guère mémorable mascarade est le premier long métrage de Deane Taylor, lequel exerça auparavant ses talents de décorateur dans l'Etrange Noël de Monsieur Jack réalisé par Henry Selick, conformément aux directives (personnages, couleurs et