Rotterdam, envoyé spécial.
Bela Tarr promène ses cheveux longs et raides, sa barbe grise et son sourire triste dans le Thalys, le TGV vers le Benelux. Le Hongrois, réalisateur de Satan Tango, revient à Rotterdam pour la première fois depuis treize ans. «J'y suis allé plusieurs fois quand Hubert Bals (le fondateur du festival, mort il y une dizaine d'années) était aux commandes.» A cette époque, Tarr montrait ses films et profitait de l'escapade pour prendre des nouvelles de ses copains, Atom Egoyan ou Jim Jarmush. Aujourd'hui, il vient juste chercher un complément de financement pour le long métrage qu'il finit. Et il sait qu'au Cinemart, le marché du cinéma indépendant qui se tient chaque année, parallèlement au festival, il a des chances de trouver le filon. Quant aux copains" Patrick Sobelman, lui, découvre le Cinemart. Ce producteur français se réjouit du début de son séjour. «Je suis venu sans rendez-vous ferme et, en une petite journée, j'ai déjà eu cinq réunions de travail», explique-t-il. Un de ses collègues, habitué du marché, ajoute: «Il faut être là. Il y a des gens intéressants et des copains. Il faut écouter, il y a des nouvelles à glaner.»
Jungle. Pour le reste, le 29e festival de Rotterdam est un immense show (plus de cinq cents films présentés dans près de vingt salles) des cinémas indépendant, d'avant-garde, d'art et d'essai, européens, asiatiques, latino-américains. Pour trouver son chemin dans cette jungle, on peut s'attacher aux hommages. Cette année, la ma