Responsable des programmes courts sur Canal +, producteur de Pochette surprise, de l'oeil du cyclone et aujourd'hui de Micro-Ciné, Alain Burosse assiste à son quinzième festival" En 1985, nous venions de créer Canal + et c'est là que j'ai découvert le court métrage. Une semaine à ne manger que ça! A l'époque, il y avait moins de monde, le genre n'était pas vraiment couru par les télés. Il y avait plus de films mal ficelés. Pas de vidéo. Pas encore de syndicat des producteurs. Et surtout plus de films courts" vraiment courts. Pas ces moyens métrages de quarante minutes qui foisonnent aujourd'hui..
Comment expliquez-vous ce rallongement du court?
C'est sans doute toute l'économie de ce type de film qui évolue. Ils deviennent une sorte de carte de visite pour un jeune cinéaste. Et pour cela, dix minutes ne suffisent pas. Mais ce serait dommage que cela se généralise. Le court métrage est justement la possibilité d'un regard original. Beaucoup plus que dans un long, où jouent la contrainte du scénario et le poids de la production. Cette évolution se ressent: on a parfois l'impression de rentrer dans une classe bien propre où de bons élèves montrent leur travail. Du coup, il arrive qu'on s'ennuie un peu.
Le court métrage ressemble-t-il au jeune cinéma français?
Vous voulez dire quoi? Intimiste? Oui, il l'est. La relève est assurée de ce côté-là! Beaucoup de films traitent des émois de l'adolescence. Avec de jolies histoires d'amour, des problèmes sociaux, l'immigration" Là où l'on tr