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Critique

DANSE. Un voyage à Yerevan inspire Olivia Grandville.D'ici et d'Arménie. Paris-Yerevan d'Olivia Grandville, jusqu'au 17 février à la Ménagerie de Verre (80 et 60 F), 12-14, rue Léchevin, Paris XIe; tél.: 01 43 38 33 44.

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publié le 15 février 2000 à 22h15

Certains voyageurs se sentent coupables d'être touristes. Ce n'est

pas le cas d'Olivia Grandville, ni de l'équipe qui l'a accompagnée dans son périple. Premier volet d'un projet franco-arménien, soutenu par le Centre de développement chorégraphique de Toulouse, Paris-Yerevan est un récit de voyage où la chronique réaliste se conjugue avec les rêveries de chacun des quatre danseurs, de la vidéaste et de la chorégraphe. Le «rapporté de là-bas» est déballé avec beaucoup de soin sur le plateau transformé en une sorte de marché aux puces.

Carnet de bord. Aux quatre coins de l'espace circulaire défini par l'installation de douze moniteurs vidéo, chaque interprète tient sa petite boutique de souvenirs et ne s'en échappe que lorsqu'il y a urgence à aller danser pour rompre la vacation individuelle. Le public est installé tout autour du dispositif. D'où une intimité scène-salle qui convient au journal de bord, rédigé ou enregistré (son, vidéo, photos) en juin dernier en Arménie.

Le spectacle qui est aussi une installation plastique, se révèle touchant à plus d'un titre. Olivia Grandville, conceptrice du projet, met son talent d'écriture au service d'une réalisation plus large que chorégraphique. Même si l'on reconnaît sa danse, que l'on aimerait d'ailleurs voir se développer, on est transporté ailleurs, dans un pays sinistré, slave et oriental. Car, derrière les «naïvetés» touristiques, Paris-Yerevan ne laisse rien au hasard, jusqu'au sac plastique poussé par le vent qui termine la proj