Jim Keltner, qui en a pourtant vu d'autres à l'époque où il doublait
Ringo Starr derrière George Harrison ou John Lennon, s'avoue, par voie de Billboard interposée, «impressionné» par «la maturité» du guitariste de treize ans, pour lequel, en compagnie d'une poignée d'autres requins réputés (Barry Goldberg, Jack Sherman, Luis Conte"), il a passé quelques heures inoubliables au studio Sunset Sound Factory d'Hollywood. Reggie McBride, lui, bassiste de Stevie Wonder, est, dit-on, carrément parti à la renverse dès que Nawfel Hermi a branché son ampli: «J'ai une vidéo qui peut en témoigner, confirme l'intéressé, alors que c'est moi qui aurait dû tomber par terre à me retrouver au milieu de musiciens auxquels j'avais envie de demander des autographes.» Et, à ce souvenir, un sourire radieux d'animer sa bonne bouille à la Boulou Ferré, son illustre prédécesseur en matière de virtuosité juvénile.
Par le père. Comme le manouche précoce, Nawfel a, en effet, lui aussi commencé à brûler les planches aux alentours de sa neuvième année. Un peu par hérédité («mon grand-père, musicien professionnel, jouait du mezoued dans l'Orchestre national de Tunisie»), un peu par témérité: «A huit ans, j'ai emprunté la guitare de mon père sans qu'il le sache.» A voir. Quand on connaît Ali Hermi, Tunisien débarqué à Soissons, via Marseille, en mai 1972, la tête pleine de James Brown («le numéro un en Afrique») et de Jimi Hendrix, et reconverti aujourd'hui dans l'épicerie, on se dit que la guitare en questio