Un ange à la recherche d'une femme, ou plutôt d'un ventre porteur
pour y glisser un embryon de futur messie; trois jeunes pleins de bière, dont un vraiment surexcité, à l'attaque d'une banque; un homme au sommet d'une fortune et qui ne sait comment en finir; une femme qui attend qu'on en finisse pour elle" Et finalement, rien qui ne se passe comme prévu. Tous ces gens trop seuls se perdent en discours. Et le polar de la grande ville échouera dans le désert d'un monde sans dieu.
Humour. Découvert et publié dans le cadre de l'opération «Du monde entier» (menée par le théâtre Gérard-Philipe et les Solitaires intempestifs en 1998 à l'occasion du Mondial), Tes, premier texte et première mise en scène de Jérôme Robart est un objet multiple, inégal et insolite avec des embardées de jeunesse mal contenues, pas mal d'humour et de magnifiques personnages.
Nourri de polars et de cinéma américain, l'auteur tout juste 30 ans, acteur notamment chez Lavelli, Jouanneau pourrait être une sorte de cousin de Gildas Milin, croisant comme lui la culture évangélique avec un univers de Série noire. Ou un petit frère de Lionel Spycher, l'auteur du violent Pitbull qui retrouve ici son premier métier de régisseur lumière avec talent.
Chattot, royal. Oublions l'agacement que provoque une certaine complaisance pour la violence, pour mieux s'arrêter sur les passages disant la solitude, la peur de la solitude et l'avilissement portés par deux acteurs lestés d'une bonne génération d'avance sur le reste