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Libération

Tounsi ne jouera plus de derbouka.Musicien, chanteur, homme d'affaires, le Tunisien est mort à 67 ans.

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publié le 15 février 2000 à 22h15

Il y a dix ans, au cours d'une promenade sur le boulevard de

Belleville, à Paris, on tombait inévitablement sur des bacs à même le trottoir proposant des 45 tours à 5 francs de la plupart des vieux fleurons de la musique arabe, tous styles, régions et sexes confondus. Des Egyptiens Farid el Atrache, Mohamed Abd-el-Wahab ou Abd el-Halim Hafez, aux Tunisiens Raoul Journo, Ahmed Hamza, en passant par les Algériens Cheikh el Anka et Cheikha Rimitti: tous figuraient sur le label Dounia, la maison de disques achetée en 1960 par El Kahlaoui Tounsi pour en faire une marque prestigieuse, signant notamment la plupart des chanteurs juifs arabes (Lili Boniche, René Perez, Blond-Blond, Reinette l'Oranaise"). Avec Tounsi, les artistes avaient en face d'eux un homme aux multiples chéchias, percussionniste émérite, chanteur, homme d'affaires et confident. Kahlaoui Tounsi est mort du diabète, jeudi dernier, à Paris.

De son vrai nom Elie Touitou, le personnage naît en 1932 à Tunis. Passant ses journées à jouer de la derbouka (instrument considéré comme le premier sédiment de la musique arabe), il devient à 15 ans un prodige en la matière. Egalement choriste, El Kahlaoui tente ensuite une carrière solo qui le mène à Paris en 1951, au El Djézaïr, le cabaret oriental de la rue de la Huchette. Deux ans plus tard, il enregistre son premier disque, Men youm elli ra'tek (Depuis le jour où je t'ai vue), qui le lance comme interprète festif du répertoire tunisien (1). Juifs et musulmans le réclament po