Un nouveau centre d'art contemporain est né. Accueilli dans le
château des Adhémar à Montélimar, il présente une exposition inaugurale qui ne casse pas trois pattes à un canard. Pourtant, ce ne sont pas les animaux qui manquent dans le bestiaire de Philippe Louisgrand. Il y en a des gros- le taureau, des moyens le pingouin , des petits la grenouille et des encore plus petits la fourmi. Mais les dimensions réelles ne sont guère respectées par l'artiste. Il a tendance à suivre la règle usuelle qui veut que l'éléphant soit en général représenté plus petit que nature et le pou plus gros. Louisgrand, 57 ans, est professeur de dessin et d'estampes. Ce doit être un bon enseignant à en juger par le classicisme de ses vues de Rome et de ses scènes de bacchanales. Aujourd'hui, il semble s'être affranchi du caractère scolaire de ses premiers travaux au profit de grandes figures animales. Mais un mimétisme édulcoré et une touche très légère de bad painting sont les seules concessions accordées à une modernité déjà désuète. Ses bêtes suspendues sur toile libre (trois mètres sur dix) composent un gentil troupeau, peu enclin à semer le désordre dans une vision bucolique du monde. Cette exposition tranquille sert à préparer les esprits, supposés a priori effarouchés, à l'introduction de l'art contemporain dans le paysage de la Drôme. Les expositions suivantes, que ce soient les portraits de Yan Pei-ming en mars-avril ou la énième rétrospective de Jean Dubuffet l'été prochain, part