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Critique

ART. Expo animalière en lever de rideau du musée d'Art contemporain de Montélimar. L'art moderne, cette bête curieuse. Dessins et le Bestiaire, exposition de Philippe Louisgrand au centre d'art contemporain du château des Adhémar, Montélimar. De 9h30 à 11h30 et de 14h à 17h30 sauf mardi. 04 75 00 62 30. Jusqu'au 29 février.

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publié le 16 février 2000 à 22h48

Un nouveau centre d'art contemporain est né. Accueilli dans le

château des Adhémar à Montélimar, il présente une exposition inaugurale qui ne casse pas trois pattes à un canard. Pourtant, ce ne sont pas les animaux qui manquent dans le bestiaire de Philippe Louisgrand. Il y en a des gros- le taureau­, des moyens ­ le pingouin­ , des petits ­ la grenouille­ et des encore plus petits ­ la fourmi. Mais les dimensions réelles ne sont guère respectées par l'artiste. Il a tendance à suivre la règle usuelle qui veut que l'éléphant soit en général représenté plus petit que nature et le pou plus gros. Louisgrand, 57 ans, est professeur de dessin et d'estampes. Ce doit être un bon enseignant à en juger par le classicisme de ses vues de Rome et de ses scènes de bacchanales. Aujourd'hui, il semble s'être affranchi du caractère scolaire de ses premiers travaux au profit de grandes figures animales. Mais un mimétisme édulcoré et une touche très légère de bad painting sont les seules concessions accordées à une modernité déjà désuète. Ses bêtes suspendues sur toile libre (trois mètres sur dix) composent un gentil troupeau, peu enclin à semer le désordre dans une vision bucolique du monde. Cette exposition tranquille sert à préparer les esprits, supposés a priori effarouchés, à l'introduction de l'art contemporain dans le paysage de la Drôme. Les expositions suivantes, que ce soient les portraits de Yan Pei-ming en mars-avril ou la énième rétrospective de Jean Dubuffet l'été prochain, part