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Libération

L’internationale de la censure dépassée

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Tour du monde des émois suscités par «Romance».
publié le 16 février 2000 à 22h48

L’une des polémiques les plus frappantes est provenue de Suède, naguère à l’avant-garde de l’Europe décoincée: le 6 novembre dernier, les Verts suédois manifestaient contre la projection de Romance au Festival de Stockholm. Face aux pressions ulcérées du mouvement féministe Kvinnofronten (le Front des femmes) contre un film jugé par avance «pornographique et dégradant», la responsable des Verts à la mairie de Stockholm, Viviann Gunnarsson, menace de couper les subventions municipales à la manifestation culturelle. Face au tollé, les responsables du festival se dégonflent sur la forme: «Le comité de sélection a sans doute été trop provocant», déclare la déléguée générale Git Scheynius. Mais ils restent fermes sur le fond: la projection a lieu, désamorçant illico le scandale et préparant ainsi une sortie sans encombre du film quelques jours plus tard sur le territoire suédois. Il n’y fait qu’une carrière modeste, mais la Norvège voisine lui réserve un triomphe, malgré de nombreuses polémiques là encore, qui ont vu l’une des plus grandes distributrices du pays désavouer le film et annoncer publiquement qu’elle n’en serait pour rien au monde acquéreur » Mauvais calcul.

En Grande-Bretagne, le British Board of Film Classification ne fait pas d’histoires pour autoriser l’exploitation de Romance, mais c’est le conseil municipal de Bornemouth (Dorset) qui crée la polémique en réclamant, avant même que le film n’ait prévu d’y sortir, une projection de Romance. Le m