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Libération

Enrico Macias dans le guêpier algérien

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Sa tournée-retour y suscite une polémique.
publié le 19 février 2000 à 22h31

A vue de presse, la polémique bat son plein. «Il est des Algériens qui mènent une guerre anticoloniale à retardement comme d’autres cultivent la haine», éditorialise le quotidien El Watan dans une défense de la tournée-grand retour de Enrico Macias en Algérie (six concerts du 16 au 27 mars). Trente-huit ans après l’exode des pieds noirs, «l’enfant du pays» se retrouverait au centre d’une tourmente où s’affrontent vieux caciques du FLN, l’ancien parti unique, et tenants de «l’ouverture» avec, à leur tête, le chef de l’Etat Abdelaziz Bouteflika.

Politique israélienne. Une (petite) poignée de personnalités regroupées derrière Abdelaziz Belkadem, ex-président de l’Assemblée nationale et chef de file du courant islamo-conservateur du FLN, joue ainsi le rôle d’empêcheurs de tournée en rond. Et promet de perturber «pacifiquement» la venue du chanteur juif pied-noir. «Je serais idiot de ne pas comprendre que [ce] projet s’inscrit dans le cadre de la volonté d’Israël de conclure un accord avec l’Algérie», s’emporte un ancien conseiller du président Boumediène, tandis que le «ben-belliste» Khaled Bensmaïn, au diapason avec les islamistes légaux de Mahfoud Nahnah, brocarde Macias, qui «a chanté pour la soldatesque israélienne» lors de la guerre de 1967.

Ces prises de position demeurent pourtant peu nombreuses. Comme si cette polémique n'avait pas prise sur la majorité de la classe politique et laissait la société de glace. Le bulletin d'une tendance du FIS, El Ribat, l'a signifié