Touche-à-tout astucieux du presse-citron, Philippe Starck a défoncé les portes coincées du design en France. Il a inventé l'objet-spectacle. A l'équation «forme et fonction», il a ajouté une troisième donnée, la communication. Aujourd'hui, cet absent omniprésent lance sa chaîne de resto en France, brasse deux hôtels à Londres tandis que l'expo sobrement intitulée «le Créateur culte 2000» (prix du salon Maison et Objets), chez Conran, étale ses oeuvres. Adepte du «no-design», le voici gourou, au nom de l'amour et de l'écologie.
Ce «génial-autodidacte-caractériel-mégalo-mutant» a 50 ans. Aurait-il fait des petits? Un livre et une exposition partent à la recherche de quelques Petits enfants de Starck . A l'Espace Landowski de Boulogne-Billancourt, une centaine d'objets de huit designers et graphistes les Beef, Bretillot-Valette, Matali Crasset, Patrick Jouin et Jean-Marie Massaud sont présentés en vrac. Vrais complices, faux amis? Un air de famille, entre sérieux des matières et plaisanterie des formes, relie ces démarches individuelles. Tous défrichent de nouvelles manières de vivre, et de repenser l'objet. Vers un après-Starck?
Jean-Marie Massaud.
«Moi, fils de Starck?, s'étonne Jean-Marie Massaud (34 ans), le plus repéré de la bande, je n'ai travaillé que quelques jours avec lui. Est-ce parce que, comme lui, j'ai un large champ d'expériences, du sous-marin au poivrier?» Pour Massaud, le designer doit se contenter de suggérer. «J'aime travailler sur ce qui n