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Critique

EXPOSITION. A Strasbourg, plusieurs centaines de documents restituent l'époque. Sur les traces de 39-45. Signes de la collaboration et de la Résistance jusqu'au 11 mars, salle de l'Aubette, place Kléber, à Strasbourg; entrée libre.

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publié le 22 février 2000 à 22h41

Sur les traces de 39-45 Signes de la collaboration et de la

Résistance jusqu'au 11 mars, salle de l'Aubette, place Kléber, à Strasbourg; entrée libre.

C'est l'histoire d'une lettre. Le 19 juillet 1941, sur les ondes de la BBC: «Les Allemands ont peur de la lettre "V. Ils tentent de créer une confusion en s'accaparant cette lettre. Mais quand ils tapent les "V, ils ne font que sonner le glas de leur propre destinée.» La bataille a commencé quelques mois plus tôt, quand la Résistance belge a demandé à la population d'inscrire des «V», première lettre de «Victoire» ou «Vrijheid» («liberté» en flamand). Très vite, il y en a partout ­ lacérations en forme de «V» des affiches nazies, graffitis esquissés sur les murs à la va-vite. La propagande nazie et ses auxiliaires s'en inquiètent ­ ils en recensent plus de 100 000 rien qu'à Paris ­ et tentent de récupérer le symbole: le «V», celui de «Victoria» serait le leur. Bientôt, les Allemands en mettent aussi partout, géants, sur la façade de l'Assemblée nationale, à Paris, sur la tour Eiffel, sur l'immeuble du siège de la Gestapo et sur leurs véhicules militaires.

Photos, brochures" C'est cette histoire-là, avec beaucoup d'autres, que raconte l'exposition Signes de la collaboration et de la Résistance organisée à Strasbourg par l'Ecole supérieure des arts décoratifs (Esad). Pendant deux ans et demi, sous la direction de Michel Wlassikoff, historien du graphisme et directeur de la revue Signes et de Philippe Delangle, enseignant à l'Esad,