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Libération

La Nièvre se met à l'oeuvre.32 villages se «marient» avec autant d'intellectuels. Jean Bojko

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publié le 22 février 2000 à 22h41

Le Conseil général de la Nièvre se tâtait pour savoir comment

employer utilement la cagnotte réservée à la célébration de l'an 2000, quand Jean Bojko, directeur de la compagnie Théâtr'éprouvette à Nevers, passa par là. «Pourriez peut-être mettre en scène les chorales de la Nièvre?», lui suggéra un élu. Par cette morne proposition alléchée, l'homme de théâtre s'est empressé de dégainer un autre projet: le «mariage» entre une trentaine de villages du département et autant d'artistes pour créer une oeuvre commune; avec «parachutage» d'une cabine télématique pour pianoter l'aventure sur Internet, embauche de 32 RMistes pour coordonner villageois, informatique et artistes. Avec en hors-d'oeuvre une «louée gratuite» de grands esprits. Le tout a été adjugé pour 1,5 million de francs (dont 1,1 million du Conseil général).

Champs de foire. Émule de l'écrivain résistant Armand Gatti, Jean Bojko est un utopiste multirécidiviste. Il y a deux ans, ce fils de prolo ukrainien a réussi à faire salarier pendant trois mois une douzaine de chômeurs pour les initier à la poésie, la philosophie, le théâtre, la danse, la musique, l'astronomie (Libération du 2 mars 1998). En transformateur convaincu du rapport marchand habituel à la culture, il veut cette fois «provoquer des rencontres qui semblent impossibles». A partir du mois prochain, les villageois de la Nièvre pourront «s'offrir» l'espace d'un soir un astronome, un cinéaste, un plasticien, etc., dans des «discussions canon qui se passeront ch