Menu
Libération
Critique

Youssou dure

Article réservé aux abonnés
En activité depuis plus de vingt ans, le mieux exporté des chanteurs africains sort un nouvel album.
publié le 22 février 2000 à 22h40
(mis à jour le 22 février 2000 à 22h40)

Samba, un Dakarois de vingt ans qui, à son modeste niveau (combines en tous genres), en connaît un rayon question relations commerciales, est formel: «Youssou, avec Omar Pene, c'est le plus grand. Le plus connu à l'étranger, aussi. Il est gentil et généreux, et il donne du travail à beaucoup de gens. Et puis, surtout, il fait venir les Américains.» Dans un pays où l'on a coutume de dire que «ça va sénégalaisement» (traduire «on est bien, mais on a beaucoup de problèmes à régler»), Youssou N'Dour n'hésite pas, lui, à concéder en toute franchise, «I'm a lucky man», en anglais dans la conversation; ce qui tient à peu près autant du clin d'oeil mondialiste que du lapsus affairiste.

«Une Afrique en mouvement.» C'est qu'en une vingtaine d'années, le personnage est devenu une référence absolue, au Sénégal, mais aussi dans toute l'Afrique, voire, à certains égards, en Occident. Avec un talent artistique que nul ne songe depuis longtemps à lui contester, doublé d'une faculté absolument étourdissante à accrocher les bons wagons. Ce qui, au niveau du CV, donnera ceci, passées les agapes africaines (Etoile de Dakar, converti en Super Etoile vu l'impact maousse du projet sur le continent): premiers pas en France avec Higelin. Collaborations avec Peter Gabriel qui, tourneboulé («la plus belle voix du monde») se sent pousser des ailes de manager hors pair. Concerts à la fin des années 80 pour Amnesty International (starring Bruce Sprinsteen, Tracy Chapman, Peter Gabriel"), au plus fort des