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Libération

L'Espagne encense Buñuel pour le centenaire de sa naissance.

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publié le 23 février 2000 à 22h39

Madrid, de notre correspondant.

On a souvent dit que l'Espagne et Buñuel, c'était l'histoire d'une incompréhension: d'un côté, un pays longtemps sous la coupe de la censure franquiste; de l'autre, un artiste à la liberté de création débridée, obligé à un long exil au Mexique, aux Etats-Unis et en France. Assiste-t-on aujourd'hui à une sorte de dédouanement posthume? Depuis hier, date du centenaire de la naissance du cinéaste aragonais, l'Espagne organise un hommage monstre. Selon l'agence Europa Press, on parle d'un coût total de 40 millions de francs. Au cours des deux prochaines années, vont ainsi se succéder pléthore d'ouvrages, de conférences, de ciné-clubs et d'expositions.

Madrid. Le bal a été solennellement ouvert mardi à Calanda ­ bourg natal de Buñuel, dans la province de Teruel, dans le nord-ouest du pays ­ en présence du prince héritier Felipe et au son des tambours sur la plaza Mayor de la ville. Plus tard, le ciné Farrusini de Saragosse, premier contact magique du petit Luis (8 ans) avec le grand écran, hébergera le coup d'envoi d'un programme qui, durant des mois, visitera les écoles, les collèges et tous les recoins de l'Aragon. Madrid constitue le centre logique des expositions les plus importantes: c'est dans la capitale, dans la célèbre «résidence des étudiants», que Buñuel passa ses années de jeunesse et cultiva de précieuses amitiés avec Dali, Garcia Lorca, Alberti ou Pepin Bello. On peut y découvrir «Buñuel, l'oeil de la liberté», une exposition évocatric