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Libération
Critique

Traitement gauchisant du conflit avec l'Irak. Vertiges de la guerre dans un golfe pas clair. Les Rois du désert de David O. Russell, avec George Clooney, Mark Wahlberg, Ice Cube, etc.1 h 55.

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publié le 23 février 2000 à 22h40

Désigné, à l'inverse du conflit au Viêt-nam, comme la guerre sans

images, l'offensive américaine en Irak pour empêcher l'invasion du Koweït par Sadam Hussein a profondément marqué les esprits, en raison des questions liées à la visibilité des opérations et, par contrecoup, à leur réalité même. L'appellation hollywoodienne Desert Storm («Tempête du désert»), l'abîme sémiologique de la notion de «frappes chirurgicales», la mise en coupe réglée de CNN par le service de presse des armées, le non-dit cynique des véritables enjeux économiques dictant l'intervention: c'est une terrifiante déflagration aux confins de la stratégie militaire, de la politique internationale et de la sphère des médias qui s'est produite sous le gouvernement de Bush au début des années 90.

Depuis, on a vu de nombreux gros films produits par les majors agiter la nouvelle menace arabe en lieu et place de l'ex-ennemi communiste, des cohortes de terroristes basanés de True Lies à Etat de siège.

Trésor. Jugés à cette aune, les Rois du désert est un film violemment gauchiste, grandi au sein de la Warner et utilisant tous les moyens et les stars qu'offrent ce type de production pour répondre presque point par point, et pour le plus large des publics, à toutes les contre-vérités émises pendant le conflit. A cette aune seulement, parce qu'il n'est pas sûr que le film remplisse véritablement son vaillant programme de remise à l'heure des pendules géopolitiques.

Les Rois du désert commencent alors que les soldats dépen