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Libération
Critique

New York à Saint-Ouen. Ouverture du festival Banlieues bleues avec un quartet symbole du jazz «free». New York Art Quartet featuring Amiri Baraka en concert ce soir à 20h30, à l'espace 1789, 2-4, rue Alexandre-Bachelet, Saint-Ouen (120 et 100 F). Rens.: 01 49 22 10 10. Au même programme: Denis Colin «Dans les cordes».

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publié le 24 février 2000 à 22h38

En 1964, un avocat mélomane new-yorkais, Bernard Stollman, décidait

de fonder une compagnie phonographique indépendante baptisée ESP (Extra Sensory Perception). Un slogan («Vous n'avez encore jamais entendu pareils sons de votre vie») et un avertissement («Les artistes et eux seuls décident de ce que vous entendez sur leurs disques») singularisaient l'entreprise. Deux formules chocs assez peu utilisées jusqu'alors dans le domaine de l'industrie musicale, où la dictature du «productoriat» prévalait.

Contrairement à ce qu'il pensait au moment de se lancer dans une telle aventure, Stollman n'allait guère tirer de bénéfice commercial substantiel de l'affaire (pas plus que les musiciens concernés, d'ailleurs). Mais il n'imaginait pas non plus l'impact futur de son catalogue hétéroclite (curieusement inauguré par un album chanté en espéranto: Ni Kantu En Esperanto) sur la diffusion de ce nouveau jazz iconoclaste, récemment répertorié comme «free» suite à la publication d'un époustouflant manifeste Atlantic1960, signé par le double quartette d'Ornette Coleman (avec notamment le concours de Freddie Hubbard, Scott LaFaro, Charlie Haden, Eric Dolphy et Don Cherry).

Défrichage. Quantité de chefs-d'oeuvre, dont le Spiritual Unit du trio Albert Ayler-Gary Peacock-Sunny Murray, le Piano Solo de Ran Blake, le Sings de Patty Waters, le The Forest and the Zoo sud-américain de Steve Lacy ou encore In Search of the Mystery, conséquence du bizutage studio du jeune ténor italo-argentin Gato Barbier