Depuis le temps six mois déjà, de manière intensive qu'ils se
dépensent dans toutes les salles où l'on veut bien les laisser gesticuler, ce n'est plus un secret pour grand monde. Mais un récent concert au Café de la Danse de Bastille à Paris nous rappelait que rien n'interdit d'en faire état: Dionysos est certainement ce qui se fait de plus tonique, désinhibé et incontrôlable sur la scène française actuelle. Avec ce que cela suppose d'approximations, certes, quand l'humeur potache interfère par trop avec la démarche créative. Mais bon, on ne va pas finasser, pour une fois qu'une bande de sans-grade ne cherche pas à jouer les premiers de la classe et échappe aux filières les plus encombrées (reggae, latino, celtitude, néoréalisme, french touch) afin de développer un univers personnel, gentiment barjo, où effronterie refuserait de rimer avec afféterie. Alors, va pour Dionysos (le dieu grec du pinard, pour mémoire, dont le nom est associé par extension à l'inspiration et à l'enthousiasme). Soit une bande de cinq culottés formée, au clavier, d'une fille souriante à jupes longues, d'un chanteur-leader urbain à tignasse rouquine, rongé de tics et capable de plaisanter de sa petite taille, d'un bassiste hagard à lunettes secouant sa carcasse avec un bel entrain, et de deux comparses de moindre importance visuelle. Plus, en configuration scénique, quelques lampes de chevet assurant un éclairage d'appoint, un miniécran tenu à mains nues sur lequel sont projetés des films vidéo t