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Interview

Arriba Santana.Huit Grammy Awards confirment le retour en grâce du guitariste mystique, dont le dernier album s'est déjà écoulé à onze millions d'exemplaires. Carlos Santana CD: «Supernatural», Arista/BMG

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publié le 25 février 2000 à 22h37

A 52 ans, après une traversée du désert, le guitariste américain

d’origine mexicaine égale tout bonnement le record établi en 1983 par Michael Jackson, en s’adjugeant, mercredi à Los Angeles, huit Grammy Awards (oscar de la musique), dont celui de «meilleur album rock de l’année» (Supernatural, déjà parti à 11 millions d’exemplaires dans le monde) et «meilleure chanson» (Smooth). Commentaire ­en hébreu ­ du lauréat, exceptionnellement vêtu de sombre pour l’occasion: «La musique est le véhicule magique de la guérison" Dieu vous bénisse.» Loin derrière, Sting est «meilleur album pop» (Brand New Day), le Brésilien Caetano Veloso «musique du monde» (Livro), et Pierre Boulez 23e grammy de sa carrière pour Répons en «composition classique contemporaine». Grand perdant de l'édition, l'étalon latino Ricky Martin: nominé quatre fois, reparti fanny.

Dans les derniers jours de janvier, Carlos Santana passait par la France (lire ci-contre). Svelte, vêtu de beige de la chéchia aux baskets, le personnage parle peu, réfléchi, détaché, mâchant du chewing-gum. Grammy Award 88 en «rock instrumental», il est aujourd’hui célébré pour un album où Paris «capitale world» a sa part, via Rachid Taha (reprise de Migra) et Touré Kunda (Africa Bamba).

Né au Mexique, à demi Indien, vous dites votre musique «africaine». C’est-à-dire?

Que j’aime le rythme, les couleurs de l’Afrique. Petit, j'écoutais de la musique européenne, française, Charles Dumont. Vers 12 ans, à San Francisco, j'écoutais Lightning Hopkin