Bordeaux, correspondance.
En février, les cinémas de l'agglomération bordelaise se sont livrés à une féroce guerre des prix. Un cas aussi spectaculaire que local, dont on peut cependant tirer divers enseignements. C'est le complexe Méga-CGR de Villenave-d'Ornon (quinze salles) qui a été accusé d'avoir ouvert les hostilités, proposant (du 20 décembre au 31 mars) des séances à 25 francs pour fêter le deuxième anniversaire de son implantation. Inauguré en août dernier, le Megarama (dix-sept salles), a lancé la contre-offensive: «20 francs pour tous les films à toutes les séances pendant les vacances de février». Dans la précipitation, les opérateurs du centre-ville UGC Ciné-Cité et Gaumont n'ont eu d'autre recours que de s'aligner. Mieux, douze indépendants, adhérents à l'Association des cinémas de proximité de la Gironde, ont bradé le film à 19 francs. Le pompon revenant in fine au Gaumont qui, le premier week-end de février, «soldait» la séance à 15 francs! A l'inverse, les cinémas d'art et essai Utopia etVigo ne changeaient rien à leurs habitudes. «Connerie». De ce bras de fer, le Megarama est sorti vainqueur, devenant au passage le premier cinéma bordelais, en lieu et place du Mega-CGR. Quant aux salles d'art et essai, qui craignaient le pire, elles n'ont pas subi de dommages.
Après la tempête, on est revenu au tarif plein, 34 francs en moyenne, un des plus bas de France. Le climat reste pourtant délétère. «La situation n'est ni durable ni souhaitable, souligne Jean