Lord Snowdon est le seul photographe à la fois Lord et Duc. Il a
mérité ses titres de noblesse en épousant en 1960 la soeur un peu fofolle de la reine d'Angleterre, Margaret. Cette connection royale a donné au Lord, qui préfère se faire appeler Snowdon, tout simplement, la réputation d'un photographe mondain et léger, d'un play-boy du Leica. Mais, Snowdon, né Tony Armstrong-Jones, mérite mieux comme l'atteste la première rétrospective de son oeuvre à la National Portrait Gallery de Londres.
Le vieux séducteur a aujourd'hui 70 ans et ses clichés suivent sa vie heureuse et fortunée. Comme le dit le directeur de la National Portrait Gallery dans le catalogue, «toute sa vie, Snowdon a connu tous ceux qu'il fallait connaître», ajoutant, «il a toujours été un observateur et un participant». Ainsi, ils sont tous là. Les rois et les reines, le monde de la mode londonienne, des arts et du théâtre de la seconde moitié du XXe siècle. Lady Di, Laurence Olivier" Photographe attitré de Vogue, Snowdon joue plutôt dans la catégorie glamour. Ses portraits collent à son époque de gloire, les folles années cinquante et soixante, à son mode de vie insouciant de charmeur, entre artiste et gigolo. Avec son nom et sa réputation, le Lord, même divorcé en 1978 de sa royale princesse, avait un accès sans pareil et toute l'Angleterre a posé pour lui. Son exposition est donc une galerie de portraits célèbres, de Laurence Olivier à Lady Di, surprise les cheveux mouillés comme si elle sortait de sa douch