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Libération
Interview

«Je n'ai pas besoin de copier». Besson fustige «la maladie des procès» venue des Etats-Unis.

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publié le 6 mars 2000 à 23h04

L'Evénement du jeudi vous soupçonne de plagiat (1). Ses arguments

reposent sur des procès qui vous ont été intentés.

J'ai d'abord constaté qu'une fois de plus, les cinéastes semblent susciter plus de haine que les marchands d'armes" Je me suis aussi fait la réflexion que, décidément, les débats ne portent jamais sur les films eux-mêmes ni sur des vraies questions de cinéma, mais sur les personnes ou sur ce qui se passe autour des films. Deux choses m'ont frappé: le côté racoleur de la photo et du titre, et le manque de sérieux de l'enquête. Je n'y ai lu qu'un portrait à charge orienté et de mauvaise foi. Pourtant, il y a un article à faire sur les plagiats, qui aiderait sans doute les journalistes à mieux comprendre la situation: une enquête qui expliquerait comment se généralise la maladie américaine des procès, épidémie qui est en train de se propager dans notre pays. Aux Etats-Unis, tout succès est quasi systématiquement attaqué en justice. Au-dessus de 500 000 entrées, c'est presque garanti. Il faut savoir que Steven Spielberg n'ouvre plus une enveloppe et ne lit plus un scénario: ses avocats le lui ont interdit!

Dans cet article, on me présente comme passant mes journées à chercher des documents à détourner et à copier. Franchement, je n'en ai pas besoin. Il est certain que c'est dur de démontrer qu'on possède une idée exclusive: quand une idée paraît, c'est aussi qu'elle est dans l'air. C'est vrai qu'il y a des tricheurs, qu'il convient de juger et de punir. Mais la plu