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Critique

Archéologie. Le musée des Beaux-Arts de Lyon présente les vestiges de la ville antique égyptienne. Coptos, du Nil au Rhône. Coptos, l'Egypte antique aux portes du désert Jusqu'au 7 mai. Musée des Beaux-Arts de Lyon. Rens.: 04 72 10 17 40. Colloque organisé les 17 et 18 mars.

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publié le 7 mars 2000 à 23h01

Comme chaque décade, les grands prêtres se retrouvent dans

l'enceinte du temple pour sortir la statue voilée du dieu. Le sanctuaire interdit est ceint d'énormes murailles de plus de 250 mètres de longueur et de 9 mètres d'épaisseur. A l'intérieur, des temples sont dédiés aux dieux Min et Geb, à Isis et au fils qu'elle eut avec Osiris, Harpocrate.

Dieu archaïque, un des plus anciens d'Egypte, dont le culte est attesté à la fin du IVe millénaire, Min arbore fièrement sa vertu de fécondation sous l'aspect d'un phallus érigé. Il est étroitement associé à Isis, dont il est le fils, mais également le frère, et, ce qui est plus troublant, l'époux.

Comme dans toutes les cités égyptiennes les temples sont interdits au peuple, mais, ici, tous les dix jours, le dieu sort, phallus en avant, dans la rue où la foule implore sa bénédiction. Le rituel de la procession, rythmé par les prêtresses muscinées, n'a rien à envier aux mises en scène de théâtre contemporaines, avec force fumigations, libations et offrandes. Le dieu en vaut la peine puisqu'à son passage dans la nécropole sacrée qui fait lisière entre le sanctuaire et le parvis, il régénère les anciens, les dieux et les humains divinisés. Le fléau qu'il porte atteste de sa protection de l'agriculture. Parrain des travailleurs dans les carrières de pierres et des voyageurs, il est loué par les commerçants, dont les caravanes ont traversé sans encombre le terrible désert. Dans un coin du sanctuaire se dresse une chapelle oraculaire, où les