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Repères

GRAND ANGLE. Aux pays de Léo.«Métamec», le disque posthume.

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publié le 7 mars 2000 à 23h01

Réglons la question du «fallait-il ou pas?» En constatant d'abord

que Métamec, album posthume de Léo Ferré, correspondait bel et bien au dernier projet du chanteur avant sa mort. En vérifiant ensuite que les producteurs de ce disque ­ son fils Mathieu et Alain Raemakers, de Harmonia Mundi (distributeur) ­ n'ont procédé à aucun bidouillage flagrant: pour l'essentiel, les neuf titres qui composent l'album sont des premières prises, où le chanteur s'accompagne lui-même au piano. Les scories techniques sont nombreuses ­ souffles intempestifs, sautes d'intensité, et même trébuchement sur des vers ­mais non rédhibitoires. Elles contribuent à accentuer la couleur «outre-tombe», tout en restituant un Ferré familier: le type qui travaille dans la pièce d'à côté. Tout procès en «trahison» serait donc très exagéré.

Reste la place de ce Métamec dans l'oeuvre du chanteur: évidemment pas la première. Il s'agit d'un patchwork où l'on trouve du meilleur et du moins bon: un portrait finalement assez fidèle. Avec deux chansons de facture «classique»: le Vieux Marin et Du coco (toutes deux écrites pour l'Opéra des rats, spectacle mis en scène par Richard Martin). On y retrouve l'éternel gouailleur, entre musette, castagne et firmament («Si t'as pas d'galette/Il faut rester chez moi/On f'ra nos emplettes/Au décrochez-moi ça»). Dans la veine mélodique, on y adjoindra l'étonnant ­ et très touchant ­ Michel, une impro à la radio en hommage à Michel Lancelot, producteur de l'émission Campus.

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