Fan transi, nous le sommes, depuis son apparition fantastique dans
Minuit dans le jardin du bien et du mal, où il triomphait, mèches oxygénées et T-shirt Fuck you, en gigolpince alcoolique furibard bientôt correctement «revolvérisé» par son micheton antiquaire, Kevin Spacey. «Who's that guy?» était la seule question digne d'intérêt au sortir de cet Eastwood 1997 qui n'en avait aucun. Infantile, taciturne, beau gosse ombrageux explosant de vulgarité frénétique entre deux rictus menaçants, il était parfait. On voulait être lui"Encore raté. Ame damnée. Jude Law est né le 29 décembre 1971 dans une banlieue résidentielle du sud de Londres. Ses parents sont profs, et Jude grandit dans un milieu intellectuel et libéral. Gamin aux allures esthètes, il se fait traiter de «fiote» (poof) par les durs du collège à cause de son accent middle-class et de ses jolis cheveux. Ses parents finissent par l'évacuer dans une institution privée. Là, il participe dès ses 12 ans à une compagnie de théâtre amateur. A 16, il quitte le bahut sans passer ses examens. Il est embauché pour un rôle dans un feuilleton anglo-australien, Families, tourné à Manchester en pleine explosion de la scène dance-rock. Boulot le jour, club la nuit, Law aurait pu perdre la tête. Mais il l'a bien vissée sur les épaules et entame un marathon théâtral qui le voit jouer, à partir de 1992, une dizaine de pièces avec les plus prestigieuses compagnies, troupe du National Britain Theater ou Royal Shakespeare Company. A Londre