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Libération

Jongleries de bénitier.

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publié le 9 mars 2000 à 22h58

Dans la pléthore d'écoles de cirque, il en est une exemplaire, et

néanmoins très catholique: celle créée à Auch par un prêtre, le père Lavenère. Ce fils d'agriculteurs du Gers s'est initié au jonglage au séminaire, «grâce à un gars qui jonglait avec des boules de pétanque». Dans les années 70, il commence de catéchiser ses ouailles en les initiant aux arts de la piste dans un grenier de l'école Sainte-Marie d'Auch, où il est aumônier. Trop bas de plafond pour le trapèze volant mais suffisant pour l'acrobatie, que l'abbé a apprise en auditeur libre dans les stages d'Annie Fratellini. «J'y allais bardé d'appareils photo et de carnets pour rapporter des exercices que j'enseignais en revenant. Avec le temps, les enfants les plus débrouillés dans une discipline se sont mis à transmettre aux plus petits.» Le succès aidant, il prend la tête d'une véritable école de cirque, le Pop Circus. «Pop Circus, c'était comme pop musique, ça sonnait bien!» L'abbé et son école sont devenus un des piliers de Circa qui, à la Toussaint, présente à Auch une sélection des meilleurs numéros des écoles de cirque en France. Le prêtre y célèbre une messe sous chapiteau, ponctuant l'agnus dei ou l'alléluia de jongleries ou d'acrobaties «symbolisant le combat contre les forces du mal». Aujourd'hui, l'abbé semble avoir moins à craindre de la mairie socialo-agnostique que de son évêque, qui le contraint à prêcher en paroisse. Mais se glorifie de compter plusieurs élèves dans les promotions sortantes du Cna