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Libération
Interview

L'élégance de Bryan Ferry au moment du penalty.

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POP. Entretien sportif avec le chanteur anglais en concert ce soir au Grand Rex.
publié le 9 mars 2000 à 22h58
(mis à jour le 9 mars 2000 à 22h58)

Pour un chanteur dont la qualité première est l'élégance (pas seulement sur le plan vestimentaire), As Time Goes By constitue une manière d'achèvement. Le point d'orgue d'une carrière exemplaire étalée sur plus de trente ans et l'occasion d'alterner, sur une scène transformée en annexe du Penguin Café Orchestra, standards sépia et vieilleries de Roxy. Ce groupe prétendument «glam», réputé autant pour l'éclectisme de son répertoire que pour le physique des créatures ornant ses pochettes. Aujourd'hui, les créatures sont toujours là, qui officient, pantalon moulant et body, à la harpe, au violoncelle ou au violon. Car Bryan Ferry a délibérément choisi de privilégier la carte acoustique. Mais de même qu'il n'a pas voulu trancher entre cuir et smoking (noir), il n'a pas su non plus déterminer qui l'emporterait de l'esthétique «lubitschienne» un rien désuète de la formation qui l'accompagne ou de la relecture Daddy Long Legs de ses anciennes chansons. Non sans raison d'ailleurs, puisque, conclusion inévitable d'un show dont la pression ne cesse de monter, les instrumentistes finissent par jeter noeuds pap et cols amidonnés par-delà les pupitres afin d'interpréter, non sans exaltation, un Let's Stick Together fédérateur et entraînant. Un peu plus tôt, sous prétexte de ménager sa voix, le crooner déclinait (gentiment) toute idée de conversation. Jusqu'à ce que, profitant d'une connaissance raisonnable de l'actualité du football anglais, on risque un sournois: Alors, comme ça, Bobby